Pauvre mini-blog !
J’ai complètement négligé cet aspect de mon site.
En vérité, l’été m’a semblé n’être qu’une course. Mais une course magnifique qui m’a entraînée dans les plus formidables librairies de France. J’ai pu y rencontrer de nombreux lecteurs venus me raconter leurs impressions de Moura et me faire partager leurs sentiments pour elle. C’est toujours un moment très émouvant pour un écrivain d’écouter les commentaires et les émotions de ses lecteurs.
J’ai aussi été très frappé par le travail de « passeur » des libraires qui luttent bec et ongles pour entretenir la passion des jeunes et des moins jeunes pour la lecture.
L’automne va me conduire encore dans de nouveaux salons du livre où j’aurai la joie de poursuivre ces échanges et de vivre des rencontres avec des lecteurs et des libraires passionnés.
Mais je sens aussi que le temps est venu pour moi de laisser Moura vivre sa vie et de réfléchir à de nouveaux projets. Je dois suivre les pistes qui commencent à m’entraîner vers d’autres horizons.
Oh la la, ces mois de mai et juin 2016 sont intenses.
De librairies en Salons du livre, Moura m’emporte dans toute la France. En vérité je ne sais plus qui poursuit qui…
Du temps de mon enquête, c’était nettement moi qui la pourchassais.
Mais là, c’est nettement elle qui me rejoint.
Les rencontres avec ceux qui l’ont connue et qui l’ont aimée, se multiplient dans toutes les villes où je suis en séance de dédicaces : échanges plus humains et plus passionnants les uns que les autres.
Bref, trois mois après la publication du livre, je vis toujours sentimentalement « en Moura », et les réactions des lecteurs achèvent de me conforter dans mon admiration pour elle.
Le Grand Prix de l’Héroïne qui a été décerné au livre le 15 juin par Madame Figaro a été pour moi un grand moment. Si une » héroïne » est une « Femme d’un grand courage, qui fait preuve par sa conduite, en des circonstances exceptionnelles, d’une force d’âme au-dessus du commun. » ( dixit le dictionnaire Robert) : comment ne pas penser que Moura, cette grande dame du XXe siècle, dont le courage et la joie de vivre restent une leçon, correspond parfaitement à la définition ?
Il va falloir maintenant profiter de l’été pour m’en détacher un peu. Et commencer à songer à d’autres aventures…
En ce mois d’avril, Moura vit sa vie et j’ai du mal à la suivre.
Mes rencontres dans les librairies et les salons du livre sont, pour moi, de grands moments. C’est formidable de pouvoir parler de son incroyable destin et de partager ses aventures avec des lecteurs. J’adore entendre les réactions de gens qui la découvrent et s’intéressent à sa personnalité.
La difficulté, maintenant, va être de la laisser se détacher de moi pour appartenir à son public. Mais je suis encore un peu en Russie dans les tourmentes de la révolution bolchévique.
Il va falloir laisser du temps au temps. Je dois m’interdire de chercher tout de suite un nouveau sujet et de me lancer dans une nouvelle aventure.
En cette veille de Noël, mission accomplie, ahem, presque ! J’ai rendu à Flammarion la version définitive de mon livre qui devrait paraître à la mi mars, pour le Salon du Livre.
Encore bien des étapes à franchir avant sa naissance. Les Premières épreuves, les secondes…
Sur un manuscrit qui compte mille pages, le mot « épreuve » est une litote.
Et l’idée de le relire encore deux fois ces mille pages (au terme d’une dizaine de passage au crible)… me donne le tournis.
Pas encore les vacances !
En attendant, je me délecte à l’idée de voir le film que la BBC a tourné en mai sur Artemisia, la très grande artiste peintre du XVIIe siècle dont j’ai raconté la vie.
J’avais retrouvé l’équipe à Rome et passé plusieurs jours avec Michael Palin – l’un des Monthy Python, héros de ma jeunesse qui provoque encore des émeutes parmi les touristes anglais.
Enthousiasmé par le génie et le destin d’Artemisia, il lui consacre l’une de ses émissions. Sur les traces d’Artemisia, nous avons arpenté les rues de la ville éternelle et revu ensemble bien des merveilles.
Cette année, le thème des nouvelles que nous ont demandées les éditions Pocket tourne autour de « Frères et Sœurs ». Pour moi, encore une gageure ! L’année dernière, le thème en était « Un Repas » (alors que je suis nulle en cuisine). Et cette année, rebelote (je suis fille unique). Mais le projet est si magnifique que je suis très honorée d’avoir pu y participer et que je voudrais tout faire pour le soutenir.
J’ai fini mon livre : 963 pages de manuscrit ! Annexes et bibliographie comprises… Maintenant je coupe et je vous en dis plus dans 1 mois !
Je suis tellement absorbée par l’écriture de mon livre que je néglige tout le reste. Et notamment mon miniblog. Je m’en excuse auprès de mes amis internautes qui me reprochent d’avoir disparu de la circulation.
En vérité, je me suis enfermée au couvent tout l’été, tentant de terminer « le portrait de femme » auquel je travaille maintenant depuis près de trois ans. Les problèmes de santé de mes proches m’ont bouleversée et ralentie.
J’en suis toutefois aux trois quarts de l’aventure et m’interroge sur l’opportunité de faire lire à mon éditeur ce que j’ai écrit.
J’hésite. Rendre un travail qui n’est pas abouti m’a toujours semblé une erreur.
Pour ma part, je n’ai jamais donné un manuscrit qui n’était pas achevé. Je suis très avide de tous les commentaires qui peuvent améliorer mon texte. Mais j’ai besoin d’être allée moi-même jusqu’au bout de l’histoire, afin de pouvoir les écouter. Je dois avoir une vision très claire de ce vers quoi je tends. Et jusqu’à ce que j’ai écrit le mot « fin », je reste dans le processus de création sans savoir vraiment ce que j’ai produit.
Je ne soumets mon livre que quand je l’ai relu et corrigé, quand j’en suis à peu près satisfaite et quand je sens que je ne peux pas aller plus loin.
Pour la première fois, je songe à déroger à cette règle.
Est-ce parce que le personnage qui m’habite, cette femme que j’aime de plus en plus, m’obsède au point de vouloir faire partager tout de suite mon admiration pour elle ?