NOVEMBRE 2012
Je rêve d’achever le livre le jour de mon anniversaire.
Ou, si je n’y parviens pas, le jour de l’anniversaire de mon héroïne.
Le sien, le mien ? C’est devenu la même chose.
Comme un acteur qui endosse le costume de son personnage, je ne fais plus la différence.
OCTOBRE 2012
Madrid, au coin de ma rue, procession de Notre-Dame de la solitude
À quatre siècles de distance, cette jeune fille sur la photo m’évoque mon personnage. Même intensité, même jeunesse et même beauté. Toute la vie réelle est désormais imprégnée du destin de la femme du XVIe siècle pour laquelle j’ai déménagé en Espagne. Plongée dans les archives, je tente de la rejoindre en dépit du temps. Je la suis à la trace et ne sais plus, d’elle ou de moi, laquelle des deux est la plus vivante. Mais si je continue à ce rythme, elle va finir par me dévorer et m’engloutir.
AOUT 2012
Je travaille comme une folle sur mon livre espagnol, à paraître chez Flammarion au début de l’année 2013.
L’écriture a été très ralentie par les tragédies de « la vie réelle » qui m’ont bouleversée tout entière.
Mais je suppose que cela aussi fait partie de l’écriture : savoir imaginer la vie intérieure d’autrui (mon héroïne), en même temps, en dépit de, avec, malgré… la mienne (pour une fois tous ces adverbes – à bannir, les adverbes ! – conviennent).
Bref la période est au déchirement.
Mais comme disait Cyrano » … Je me bats, je me bats, je me bats. »
Ahem, je ne suis pas certaine que la connotation des batailles de Cyrano et de l’échec de son amour pour Roxane soit de très bon augure pour le succès des passions de mon personnage.
JUIN 2012
Toujours entre l’Espagne et Paris, j’écris jour et nuit. Le livre prend forme. Bon ou mauvais, il existe !
La version anglaise de Tout l’Honneur des Hommes est parue sous le titre Between Love and Honor, publiée par Amazon Crossing sous trois formes : livre papier ; livre électronique ; livre audio. Je dois avouer que la version audio m’a frappée.
Entendre lire dans une autre langue l’intégralité du livre est une expérience !
Toutes ces voix que j’avais entendues dans ma tête, seule, durant des mois, en écrivant les dialogues, se sont incarnées, quelquefois aux antipodes de ce que j’avais imaginé. Une bonne façon de découvrir son propre livre, en étranger. Je n’ai tout simplement pas reconnu mon texte.Troublant pour l’auteur. Et assez amusant.
MAI 2012
Aujourd’hui 1er mai, je commence la seconde partie du livre.
Mes recherches dans les archives de Madrid se sont révélées sans prix.
J’hésitais beaucoup à y retourner – ayant écumé l’année dernière les collections qui regardent mon sujet.
Erreur !
Il faut toujours retourner vérifier.
Vérifier sinon l’état du cadavre, du moins celui de l’enquête.
Car, alors, on trouve autre chose : des éléments qui ne vous avaient pas du tout intéressé… au début.
Mais qui éclaire tout… au milieu !
Quand je parle de milieu, c’est exactement où je me trouve : loin des deux rivages.
Je n’ai plus le choix : couler ou nager.
AVRIL 2012
De nouveau plongée dans les aventures de mon personnage. Je suis au XVIe siècle en Espagne…
Merci d’être venus si nombreux à la signature au Musée Maillol. C’était formidable !
MARS 2012
21 ET 24 MARS – Si vous le pouvez : venez me rejoindre cette semaine – autour d’Artemisia et de la magnifique exposition qui lui est consacrée : une mini conf et une séance de dédicaces – à la Librairie des Femmes, 35 rue Jacob, 75006 PARIS : le mercredi 21 Mars à 19h.
Ou bien le Samedi 24 Mars au Musée Maillol, 61 rue de Grenelle 75007 – où vous pourrez voir l’exposition et les plus belles oeuvres d’Artemisia –, le samedi 24 Mars entre 14H et 18H à la librairie du Musée.
Ou bien alors – qui sait ? – venez… aux deux !
Blague à part, je me réjouis de vous voir.
À Bientôt, peut-être !
JANVIER, FÉVRIER 2012
Quelle période intense !
D’abord j’avais écrit ce mini-blog – religieusement – depuis le début de l’année. Et tout s’est effacé.
Ensuite je n’ai que des problèmes techniques. Problèmes d’ordinateur qui me rendent folle, mais aussi problèmes de portables, de voitures, de lave-linge. Mes amis me disent que, quand je m’enferme pour écrire, c’est à chaque fois pareil : la vie pratique déraille. Mais ils disent aussi que j’oublie à chaque fois combien toutes les machines me dévorent. Heureusement d’autres entreprises, qui, elles, n’ont rien à voir avec la mécanique, suivent leur cour…
L’exposition Artemisia au Musée Maillol se monte à cette heure : je crois qu’elle sera superbe. L’émotion pour moi est totale. J’avais tant rêvé, quand je faisais mes recherches dans les archives de Rome, de Naples ou de Florence, tant rêvé quand j’écrivais la biographie d’Artemisia en Italie, que le public français puisse un jour découvrir l’oeuvre de cette immense artiste. Mercredi 14 Mars, ce sera chose faite.
Pour le reste mon petit livre sur son parcours en image – Artemisia Gentileschi, ce qu’une femme sait faire vient de sortir chez Gallimard, un Hors collection Découvertes qui je l’espère permettra à mes lecteurs qui n’habitent pas Paris de voir aussi son oeuvre !
Les éditions Robert Laffont et les éditions Pocket rééditent le livre avec une nouvelle couverture, un tableau qui se trouve à au musée. Le clou de l’exposition.
Je signerai ces ouvrages au Musée même le Samedi 24 MARS dans l’après-midi. Voilà les plans.
L’obsession reste le projet espagnol sur lequel je travaille jour et nuit.
Mais cela, c’est une autre histoire !
DECEMBRE 2011
L’exposition sur Artemisia Gentileschi prend forme au Musée Maillol. Elle aura lieu du 15 mars au 15 Juillet 2012.
En collaboration avec le Musée Maillol, je travaille à un essai dans le catalogue ainsi qu’ à l’écriture d’un « Hors Série Découvertes Gallimard » qui montrera les plus beaux tableaux d’Artemisia et racontera son parcours en images.
Pour moi, un vieux rêve. Très excitant !
L’obsession, qui m’a habitée si longtemps – montrer l’œuvre d’Artemisia, faire connaître en France le talent de cette artiste géniale – va bientôt se réaliser.
Parallelement, je travaille à mon projet d’avenir : je suis jour et nuit en Amérique du Sud dans la tête .
Si je ne deviens pas complètement schizophrène, j’aurai de la chance !
OCTOBRE 2011
Au terme d’un été de travail dans les archives et de voyages sur les traces de mes personnages, l’enquête du livre dont je rêve est bouclée.
Je reviens aujourd’hui d’un mois de recherches en Amérique du Sud, aveuglée d’images, ivre de sensations. Et lourdée d’une malle de livres et de masses de photocopies.
Résultat : mes excédents de bagages ont couté le prix du billet entre les deux continents.
Mais l’expérience fut intense et la récolte précieuse. Je dispose désormais des couleurs, des odeurs, des sons, et de tous les outils pour évoquer l’histoire…
Le temps de l’aventure, pour moi, s’achève.
Aujourd’hui Mardi 18 octobre, j’entre au couvent. Dieu sait dans quel état, et quand, j’en sortirai. Traduction : je commence à écrire.